Défi n°3 - donné par Alo, sur une idée de Clémy
Un seul mot à dire : tatouage !!
En gros, un récit sur le tatouage d'un perso.
Contrainte : à la fin, un autre perso doit rejoindre le 1er
Defi venant du forum Le Temple de la lune (
http://temple-lune.forumactif.com ) affilie au site Nightmare actuellement en construction.
Si je poste ma fic ici, se sera la seule. Car ff.net n'accepte plus les songfics... Voila tout est dis pour la fic qui va suivre. Tire de Conte Cain / God Child bien sur.. desole pour les prob d'affichage _________________________________
italique = pensée
italique centré = paroles de chansonMon corps étranger.
Appuyé de tout son long contre le montant de la fenêtre, le jeune homme balance ses jambes dans le vide. Loin au dessous de lui s’étend la ville de Londres. Les voitures disparaissent au coin des rues, les retardataires remontent le col de leurs vestes et les filles de la nuit commencent doucement à errer dans l’ombre des bas quartiers.
Sans défense, dans un corps troublant
Devenu trop grand devenu trop blanc
Il laisse son regard glisser sans s’accrocher sur le ballet nocturne. Rien ne compte ce soir, car il n’y a plus son chef d’orchestre pour rire de l’opéra ridicule de la vie. Lentement, l’Arcane se laisse glisser dans un doux rêve, s’attachant simplement dans la réalité pour ne pas chuter, sans s’en apercevoir. Sans s’en apercevoir.
Ses doigts blancs ont détaché le col de sa chemise et glissent le long du tissus, faisant sauter un à un les boutons. Il ferme les yeux, c’est si simple d’y penser quand on regarde dans le vide qu’il préfère clore les paupières. Son vêtement ouvert laisse apercevoir un décor sur sa peau. Ses mains fines retrouvent d’elles-mêmes son tracé, comme peint à l’encre sur son épiderme. Elles suivent les contours du dessin épuré, caressant courbes et cicatrices de ce corps trop blanc, trop vide sans lui.
Je tournais, tournoyais dans un lit épais,
Et me débattais dans ce corps étranger
Délicatement envolé dans sa rêverie, il semble si faible. Il est si beau quand il ne vous regarde pas. La tête penché sur le coté, il se souvient de son visage. Le visage d’un homme, non, mieux que celui d’un homme, beaucoup plus qu’un homme. Le visage d’un ange. Et ses doigts parcourent doucement la gravure qui orne ses épaules et son bras gauche. Il sourit dans le vide, face à cette pièce ridicule qu’il ne voit plus pour l’instant. Juste un instant sans se souvenir, rester dans ses bras confortable qui ont su le rendre heureux l’espace d’une illusion. Mais bientôt, il faudra qu’il se rappelle, il ne veut pas. Il ne veut pas affronter le monde seul, dans ce corps étrange, différent.
Je me sentais seul(e) dans ce corps étranger
Il se rappelle la première fois, la première fois qu’ils se sont aimés l’un l’autre. Lorsque l’autre a bien voulu de ce corps dont il ne veut plus, les seuls moments de liberté dont ils profitaient pour être ensemble, les frôlements et les murmures, les mots dits à mi-voix, les regards indifférents et exaspérés décochés en public, et les mains fines qui trace le dessins sur sa peau.
Harcelée par les regards inquiets
Finement aiguisés finement esquissés
Le vent souffle à la fenêtre, il surprend le rêveur importun.
C’est l’heure de se lever, murmure la brise.
C’est l’heure de retourner à la réalité, l’énerve l’alizé.
Et comme il n’a pas le choix, il ouvre ses yeux rubis sur Londres de nuit. La ville ne dort jamais, et lui n’en a pas le temps. C’est l’heure d’aller jouer un requiem sur les toits, l’heure à laquelle une fois de plus il ne le verra pas. L’heure qu’il devra vivre une fois de plus sans lui. Sans lui cette nuit et la suivante, sans lui toutes les nuits... Sans son ange de Mort.
Oh, Jezabel, pourquoi t’es tu laissé assassiner ?Cachant de nouveau les ailes écarlates tatouées sur sa peau, il remet sa chemise. L’aile droite, repliée sur elle-même, entoure son épaule et semble fusionner avec le dessin de l’omoplate. Celle de gauche est étendu sur son bras et s’y enroule de manière possessive, comme l’était son amant.
Oh, ils s’aimaient tant.
Ils s’aimaient à en oublier de vivre, ils s’aimaient à en mourir.
Et tu es mort, ironie double, mon ange de Mort.Je cherchais à me cacher à me dérober
Et je déguisais l'objet que j'étais
Le travail d’artiste sur son corps étranger avait était douloureux, mais il voulait absolument un tatouage réalisé par son amant. Et maintenant il se sent irrésistiblement attiré par le vide sous ses yeux de sang. Si simple de le rejoindre. Il veut le revoir. Il veut toujours beaucoup de chose.
L’Arcane se met debout sur le rebord de la fenêtre. Il jette un regard en bas. Oui, il n’a plus besoin de ce corps, il n’a qu’a...
Le jeune homme lâche les montant de la fenêtre et se penche en avant, lentement il tombe, comme au ralentit, comme si les ailes de son amant s’était déployées pour le retenir. Il étend les bras.
Je me sentais sale dans ce corps étranger
Et se rattrape à la fenêtre.
Un sourire ourle ses lèvres, il se retourne.
-Eh bien Moon, qu’attends tu pour m’annoncer ta venu ? Ne trouves tu pas ça vulgaire de dévisager quelqu’un sans rien dire ?
Je n’allais pas rejoindre mon ange et laisser son assassin en vie.-Le CardMaster veut te voir.
Un tour et il tombe de nouveau sur ses pieds, il hausse un sourcil et sourit.
-Ne le faisons donc pas attendre !
J’ai quelques petites choses à lui dire.La femme hausse une épaule et laisse l’autre partir pour venir s’accouder a la fenêtre. Ce n’est pas comme si cela lui importait.
Parce qu’elle le sait.
Et le Fou n’a plus qu’à mourir de rire !Ils se sont aimés. Ils s’aiment. Ils s’aimeront.
____End____